Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 mai 2018 2 08 /05 /mai /2018 10:24

,  relativement à l’esprit humain elles apparaissent passées, comme on l’entend généralement dire, suivant l’opinion scientifique quasi générale et néanmoins erronée

 

Conséquemment le big bang n’est pas un passé mais bien un actuel. Ou dit autrement, il n’y a pas de durée derrière le mur de Planck. Ce mur réfère à cet endroit de l’infini que nous connaissons tous, puisqu’il forme la racine de notre réel, contient à jamais régénéré le passé et le futur, le flux des causes et des conséquences fractalement intriquées.

 

On ajoute une couche encore d’absurdité interprétative quand prenant le train du temps à l’envers on prétend « voir » l’univers quelques « instants » après le big bang. Or quelques « instants » après le big bang, aucun humain n’existait. Il n’y eut donc jamais de situation dans laquelle un œil vît l’univers en ses balbutiements . Si bien qu’affirmer que l’on aurait saisi quasi photographiquement l’univers en sa gésine – 380 000 ans « après » le big-bang - relève d’une interprétation de mystagogues pataphysiciens.

La théorie stricto-sensu fait du big-bang l’initiateur de la durée et la condition de possibilité de l’étalon qui la mesure. L’année est - rappelons-le aux générations atomiquement synchronisées - une circumambulation terrestre autour du soleil bornée par deux solstices ou une paire d’équinoxes. Il n’y a pas de temps sans référence humaine, c’est-à-dire réelle. Même les battements du césium, qui servent de référence internationale, sont profondément insérés dans l’espace politique et productif humains.

 

Il est aberrant de décrire la naissance du temps avec des concepts ou des mathématiques dérivées de cette naissance. De construire des objets, des mythes théoriques, qui se donnent pour réels, externes, alors qu’ils sont en relation frontale et intriquée avec l’humain, et le vivant auquel il est relié.

 

Il est souvent affirmé que les lois physiques sont symétriques par retournement du temps :

t(L) = -t(L)

t est le temps, L une loi physique quelconque.

 

Une telle équation est une fiction logique : elle oublie que le temps de la lire et de la comprendre rapproche le lecteur de sa mort : l’idée que le temps soit réversible est absurde. Toutes les propositions logiques sont vivantes et mortelles .

 

, celles que brassent par trillards de trillards dans l’instant notre entendement pour dans l’éclair du présent m’offrir cette phrase

 

Prétendre à la réversibilité du temps, c’est tomber dans la fiction d’une proposition logique suspendue hors du temps, hors de toute conscience vivante, à la manière de l’Idée platonicienne.

 

La durée et ne saurait être la cause de ce dont elle est conséquence.

Nous tenterons dans cet essai de ne pas succomber à l’erreur consistant à penser le passé depuis les cadres mentaux du présent. Tâche ardue et presque impossible tant le langage et l’entendement sont eux-mêmes inextricablement engagés dans la temporalité

 

 

***

 

Ces prolégomènes posés, c’est au moyen d’une expérience de pensée que nous allons tenter d’analyser  ce qu’est un son et ce mystère par quoi la musique nous enchante.

Imaginons le plus infime des animaux de la plus extrême simplicité : cellule unique, pas même nécessairement eucaryote, peut-être même dépourvue d’enveloppe. De tels organites  peuvent aujourd’hui s’observer dans d’infimes diverticules argileux ou des minuscules vacuoles liquides telles qu’en recèlent les glaces polaires ou d’autres micro-milieux. Les connaissances actuelles tendent à y reconnaître de possibles sources de la  biosphère.

 

Simplissime, notre organite peut-être archaïque tout aussi bien que parfaitement contemporain.  Nous allons suivre en pensée ses avatars ontologiques. Cet organite n’a au départ pas de compétences. Il est au surplus dénué de tout organe des sens, de tout sens de l’espace et de la durée. Rien ne lui indique qu’il est. Pour cet animalcule, dont la masse est si faible, le milieu cyclique qui le baigne est relativement extrêmement énergétique et puissant. Une simple onde acoustique en modifie la pression interne.  Outre cela, il subit un intense pilonnage photonique ;  les rayons cosmiques le bombardent ; le flux et le reflux des marées gravitationnelles en barattent les entrailles, tandis qu’alternent obscurité et lumière, canicules et frimas, que changent incessamment  salinité, hygrométrie…

Ces influences externes constituent, eu égard à la ténuité de notre ciron, de formidables facteurs perturbateurs. Elles sont, toutes proportions gardées, comparables à l’action de ces grosses planètes capables de malaxer les entrailles de leurs satellites au point d’en fondre les minéraux en magmas éruptifs.  Tel est le rapport gigantesque entre l’organite et l’univers. Telles furent les prémisses de la vie.

 

Donné le gigantisme des rapports entre sujet - notre organite -  et objet extérieur (tout le reste), les rapports entre fréquence propres du ciron et fréquences externes incidentes sont des « percepts » presque immédiats. L’extérieur malaxe directement le corps de l’animal. La sensation de « l’extérieur » est ainsi presque directement intuitionnée.

Or le jeu de ces influences - cosmique, stellaire, gravitationnelle, climatique, thermique…-  triturant intimement la substance de l’organite, ne peut manquer de déterminer cycliquement des états remarquables selon que les influences incidentes sont en opposition ou bien en conjonction de phase, amplifiant ou au contraire amortissant tel ou tel phénomène ou réaction métabolique, déterminant  polarisations, conjonctions de phases, unissons, points d’orgue, bonaces.

 

D’emblée se singularisent certains régimes vibratoires : ainsi l’unisson quand intérieur et extérieur résonnent selon une proportion entière, 1,2,3… L’animalcule ainsi probablement déjà « connaît » comme sensation l’octave, le double, dont le type est un rapport de sympathie entre fréquence propre et fréquence du tout environnant quand le corps de l’animalcule vibre en harmonie avec le milieu qui le baigne.

 

Ainsi quelque sens  du rythme et du nombre – la même chose au fond – apparaît ainsi dès la bactérie. Deux sons résonnant à l’unisson, ou bien selon des périodes doubles (à l’octave), manifestent à l’oreille humaine le nombre entier ou réel. La notion intuitive du double – 2 - de la moitié – ½ -  est là tout entière en gésine. Voici naissant les nombres entiers, écho des rapports triples, quintuples, septuples… entre fréquence propre de l’organite et fréquence incidente.

Nul besoin donc de  présupposer le nombre comme être ou existant, comme idée platonicienne : il est d’abord rapport sensible, intuitionné de deux grandeurs, chacune en elle-même incommensurable.

 

L’ouïe, fondamentalement, est une « capacité de calcul ». Elle compare un champ vibratoire interne, présent déjà aux niveaux les plus fins et le champ externe, qui s’étend du très proche jusqu’aux confins de l’univers. Toutefois, il ne peut se concevoir qu’aucun hiatus ne sépare l’organite de l’univers. Les rapports entre l’organite et son environnement sont « presque » immédiats, « presque » directs, et d’autant plus que les fréquences propres relatives de l’animalcule et du milieu englobant approchent de l’unisson. Presque : car sans ce « presque », fût-il epsilonesque, l’englobé se confondrait avec l’englobant et ne pourrait constituer un objet. Ce n’est que parce qu’entre l’univers et le percevant se maintient une tension, une différence, un soupçon d’altérité au moins, que le percevant justement se distingue du reste de l’univers. A défaut d’une singularité, il n’y ni percept, ni percevant.

 

Réduite à l’os, cette différence entre fréquence propre de l’organite et fréquence propre de l’englobant se confond probablement – j’en fais la conjecture - avec la constante de Planck , à la fois quantum d’énergie, quantum d’information et durée source. 

Ainsi pour l’animalcule déjà une distance se sent, reflet de ses cyclicités propres face aux cyclicités globales ou au contraire fines des « objets »  qui l’environnent. Chacune de ces cyclicités est intrinsèquement incommensurable, propre à chaque objet et en marquant l’existence singulière, cet objet fût-il l’univers lui-même. Mais bien qu’intrinsèquement incommensurable chacune en elle-même, leur croisement détermine une durée et un lieu réels, manifestes, et donc la possibilité d’une métrique locale.  Cette distance/durée est assimilable à  un gradient d’énergie, toujours orienté dans le même sens, de l’extérieur, d’où provient l’énergie, vers l’intérieur, qui la consomme. On nomme généralement ce gradient  flèche du temps. A tort, pour la raison que le mot « temps » ne recouvre aucune réalité de l’univers. Seuls s’y distinguent l’instant et la différence élémentaire entre le soi et l’hors-soi.

 

*****

 

Notre cellule flotte dans l’océan. Au-dessus d’elle tournoie la voûte céleste, s’entrechoquent les galaxies, explosent les supernovae. Des branes cinglent l’univers de part en part en quelques battements, tandis qu’à des niveaux plus fins l’agitation brownienne triture infatigable la soupe de particules qui bouillonne et grumèle depuis le « vide » quantique, instable et gorgé d’énergie. Voilà ce qu’est, pour notre morula, l’univers. Voilà ce qu’il est pour nous aussi, même si de sa réalité profonde nous n’entrevoyons que ce qui est d’emblée utile à notre pérennité phénoménale.

 

Notre morula ne peut être transparente. Elle est au moins diaphane. Car nécessairement, à quelque niveau, elle transforme la portion d’univers qui l’accueille. Un corps imaginaire, totalement transparent à tous les rayonnements, se laisserait traverser sans altérer le champ incident.  Un corps battant à l’unisson de tous les champs vibratoires, n’interagissant aucunement avec son environnement, ne pourrait du fait même de sa parfaite consonance avec ce qui n’est pas lui, développer une quelconque instance de relation avec un extérieur envers lequel il n’entretient aucune différence de  potentiel, aucune arythmie, aucune syncope, aucun glissement, aucune solution de continuité. De fait aucune existence, aucune perception ne sont envisageables sans une différence d’avec le milieu, même la plus infime.

La discontinuité du milieu – la singularité - est la condition de possibilité de l’émergence d’un organe de relation au monde, d’un organe des sens.

Plongé dans un champ vibratoire, un corps réagit en adoptant un mode vibratoire particulier, synthèse dynamique du champ incident et des caractéristiques singulières de l’objet. En retour il modifie le champ incident à la manière dont, dans les jardins Zen les ondes de gravier heurtent et contournent les rochers, ou bien encore à la façon dont la pluie solaire aux abords de la terre toronne au sein de la ceinture de Van Allen.

Le décalage entre mode vibratoire propre de l’organite - sa fréquence propre de résonnance -  et la mer vibratoire qui l’englobe, fournit la condition de possibilité du développement d’un organe du sens. Cet écart, aussi ténu soit-il, constitue la racine du sens, la condition de possibilité de la construction d’un soi et d’un hors-soi primitifs.

 

Parler de vibration, c’est interdire l’arrêt. Il n’y a pas de vibration statique, même si les phases vibratoires stables abondent.  Entre l’organite et son environnement circule sans cesse une théorie d’états miroir, par lesquels l’organite ajuste son mode vibratoire aux influences incidentes dans des figures dont le camaïeu complexe reflète la structure et les relations entre en-soi et hors-soi. De sorte qu’organite et environnement, en soi et hors soi, intègrent tous deux à chaque instant tous les états de l’univers . Ainsi peut-on dire de la même manière, avec certes quelque approximation, que le mouvement d’une molécule de l’océan reflète et intègre l’ensemble des mouvements de la masse océanique.

 

Outre un corps, notre organite comporte une limite, une frontière, en deçà de quoi finit l’en-soi, au-delà de quoi commence l’hors-soi. Il n’est pas même nécessaire que cette limite soit matérialisée par une membrane, une enveloppe. Elle peut n’être qu’une solution de continuité en deçà et au-delà de quoi diffèrent nature physique (densité, d’élasticité, comportement dynamique, etc.) ou chimique (salinité, acidité..)

Cette enveloppe, remarquons-le est bidimensionnelle, quand le vitellus est tridimensionnel. Ainsi le régime vibratoire de la limite diffère-t-il nécessairement de celui de la masse de l’organite. Aux modes vibratoires tridimensionnels rétroagis de l’en-soi et de l’hors-soi se superpose le mode vibratoire bidimensionnel de l’enveloppe. De sorte que le sens du « dedans » et du « dehors »  émerge du comportement original de la limite. L’embryologie le confirme, qui  observe une origine commune au système nerveux (encéphale, moelle épinière, plexus, nerfs) et à la peau, conçue comme un prolongement périphérique du cerveau. Cette peau-limite recèle en puissance les éléments d’une théorie  de l’espace, sens dont, par hypothèse, notre organite n’était pas au départ doué.

 

Vibrer emporte encore une conséquence importante. Vibrer interdit le repos. Le corps de notre organite, incessamment soumis à une myriade d’influences périodiques, n’est jamais quiet.

Ainsi dans le cas d’une onde acoustique, alternance de pression et de relâchement, le corps de notre animalcule se voit alternativement comprimé puis étiré. En sorte que  l’état énergétique de notre organite n’est jamais « consécutivement » semblable. Pour le ciron, cela n’est pas sans conséquence : il lui faut réguler continuellement à la fois l’accroissement d’énergie potentielle et sa dissipation. Or il n’est pas interdit de supposer que certains états sont pour notre animalcule  plus « confortables » tandis que d’autres le sont moins : plus « confortables » quand le métabolisme de notre organite se trouve amélioré, « inconfortable » quand il se trouve  à l’inverse dégradé.

 

Ainsi, la vibration, en ce qu’elle est pour notre protozoaire alternance d’états internes distincts, ouvre la possibilité d’une distinction dynamique dans la succession des états, et introduit la possibilité de la construction de ce qui, à des degrés de complexité supérieurs, deviendra la durée.  La discrimination minimale entre deux niveaux énergétiques « perçus » affectant notre organite doit être considérée comme durée-racine (ou durée spécieuse selon certains philosophes, en ce sens qu’elle n’est qu’apparente et non pas intrinsèque). Là encore cette durée racine renvoie probablement au nombre de Planck.

 

Supposer la variabilité dynamique à l’origine de la durée ne revient-il pas, toutefois, à reconnaître tout simplement qu’elle est déjà présente dans l’onde incidente affectant notre protozoaire ?

Mais que pourrait bien être la durée d’un son que personne n’entend, pas même un organite ? La rose est, pour elle-même, sans raison. Pour Ronsard, elle est le moyen de tenter d’obtenir les faveurs de Cassandre et transmettre ses gènes. Le tsunami comme la vague ne déferlent qu’en tant qu’ils rencontrent un obstacle. Parler de direction de propagation d’une onde, c’est implicitement faire référence à un observateur regardant passer le train d’onde. Ce n’est qu’en référence à cet observateur qu’une direction au train d’onde peut se reconnaître, tout comme d’ailleurs son origine

Ainsi en va-t-il de tout système vibratoire, big-bang compris.  On peut comparer la situation à un train filant sur ses rails. Soit on en est le passager et il n’y alors pas de mouvement, hors  accélérations et décélérations, pas de durée. Soit nous sommes les vaches au bord de la voie, et c’est à grande vitesse que nous voyons  filer le bolide.

Ce n’est que par rapport à un récepteur extérieur doué d’un en-soi, alternativement comprimé puis déprimé, que l’onde incidente acquiert pour lui un sens, une flèche et à vrai dire une durée.

Un tel système train/vache nous est familier si l’on considère qu’on peut en remplacer les termes, l’un par le photon, l’autre par nous même, c’est à dire ce système percevant constitué de l’ensemble (rétine-encéphale)/personne. Tout comme le tsunami ne devient vague scélérate qu’en percutant la rive tandis qu’au vaisseau de haute mer elle n’est qu’un souple bombement, il importe de remarquer que le photon ne se transforme en information et ne délivre son message venu prétendument d’époques lointaines que lorsqu’il percute un obstacle, tel une rétine par exemple.

 

Car lorsqu’il glisse dans le vide à une vitesse proche de la vitesse limite C, il le fait, nous dit la théorie de la relativité, dans un espace temps qui lui est propre et d’où la durée est quasi abolie. Il ne transporte lors rien qui ressemble à une information « historique » qui compterait le temps à la façon d’une horloge. Ce photon, qui n’emporte avec lui aucune durée intrinsèque, sinon la durée totale indéterminée, est pourtant le vecteur qui en touchant notre rétine apporte à notre encéphale, notre entendement, notre conscience l’information « du temps qui passe ». C’est cette percussion, ce contact, cette interaction, qui construisent les catégories réactives de l’espace et de la durée. C’est ce photon et  la cohorte de ses pareils qui dans l’interception, et dans l’interception seulement, dessinent l’image fantasmagorique d’une explosion initiale. Mais s’il arrive que ce photon ne rencontre aucun obstacle, alors il erre infiniment dans l’instant . Combien sont-ils de cette espèce ?

 

L’interaction fondamentale entre photon et récepteur est instantanée – à la durée spécieuse près – car elle est générative de la durée. La théorie de l’information indique qu’il ne saurait exister transfert d’information sans quelque échange d’énergie, de moment, de matière… Cet échange génésique, par la nécessité fondamentale que nous venons d’indiquer, est achronique. Il ne devient durée que dans les conséquences de l’interaction. Or si l’on veut s’arrêter à l’évidence - cette dimension à la fois symplectique et terriblement ardue à décrire tant elle est limpide, lisse et dépourvue de prises où accrocher l’entendement. C’est bien en totalité dans l’instant présent que s’expriment devant le miroir de mon être l’ensemble des phénomènes, même si leur description, dont le prototype est la représentation intérieure s’inscrit nécessairement dans la durée qu’elle génère. Le présent instantané est  bien l’instance ressentie la plus directement par chaque être conscient. La durée n’est  que seconde à cette évidence.

 

En sorte qu’il faut reconnaître que le passé n’est pas antérieur au présent. Non : le passé repose sur l’instant comme une pyramide retournée sur son pyramidion. De manière significative, certaines populations   méso-américaines considèrent que le passé est devant – puisqu’on le voit et en connaît les vicissitudes - tandis que le futur, opaque, aveugle et inconnu, se situe lui derrière.

 

La durée est une représentation fortement ultérieure, fortement construite, fortement synthétique, fortement charpentée de chaînes de conséquences et consécutions d’images. Ainsi au témoignage des techniques d’exploration in vivo de la dynamique cognitive, la durée des évènements psychologiques  élémentaires est de l’ordre de l’atto-seconde (10-18 seconde). Le  temps de prise de conscience bat lui sur le tempo du dixième de seconde. Pour rendre ceci plus parlant, disons que si l’on dilatait l’atto-seconde pour la rendre aussi « longue » qu’une seconde, la durée séparant l’interaction initiale photon/rétine de la vision consciente, cette durée s’étalerait sur quelque 300 milliards d’années.  Ainsi quand nous prenons conscience d’avoir perçu, cette perception est déjà fort ancienne, vieille d’une scansion ayant battu, agrégé, composé, déployé des trillards de milliards d’évènements élémentaires.

La sensation, le percept, la représentation, le concept contiennent dès lors une information temporelle que l’événement élémentaire - le photon au point d’impact -  immobile en soi dans sa glissade infiniment célère, ne contient pas. Le photon parcourt immobile l’univers tandis que la durée se génère dans l’interaction avec un corps tiers, comme la vague déferlant sur l’obstacle.

 

On effleure ici cette  notion fort subtile, que le langage propositionnel (articulé, théorématique), à la différence de l’évocation poétique et singulièrement musicale, capte si mal:  flux et mouvement ne se recoupent pas. L’onde se propage sans déplacement de matière. Le flux se soutient  sans mouvement, hors de toute durée. Voilà pourquoi Alice doit courir pour rester sur place. Voilà pourquoi à l’issue d’une chute vertigineuse elle poursuit sans impact sa course horizontale.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Mailtsao@Yahoo.com

  • : Le BEAU BLOG BLEU de postnéo
  • : Le BEAU BLOG BLEU (post néo) réfléchit avant d'y penser. Composé d'oreilles d'yeux de peau et d'encéphale il est bleu et maintient toujours son quant à soi un poil au dessus du vide. Le dé est sa raison. Pourquoi s'encombrer de plus de pinceaux ? Le blog bleu est un bol digeste de salade stochastique façon pizza ou niçoise. Tout un univers.
  • Contact

Archives