A ma peau suspendue tes caresses
et mon cœur tout beurré de tendresse
à mon oreille tes cris de ventre
dont résonne encore la forêt ténébreuse
qu’envient alanguis de leurs belles
le cerf bramant ou l’ours réveillé
je vois tes yeux mon cœur
leur flamme rieuse
et ta taille menue
que deux mains mâles ceinturent
allongée désirablement nue
sur un tapis d’air et de lune
seras-tu toujours cette perle
ce souvenir de génie
sous la voûte d’étoiles
de peau et de caresses
de pompes soyeuses
et de buccales délices
où nous berçâmes enfants
toutes les cosmogonies ?
Mémoires trop serrées pour y songer sans doute
car la droite, l’angle, le calcul
président aussi aux couples :
les larmes, les déchirements ruinent même les pyramides
et le crêpe lourd ensevelit les enfants les plus beaux
solitude, force, fierté
sont compagnes plus fidèles
qu’amoureuse de chair !
Pour seule promesse alors
un amour provençal
aux journées belles
à l’azur si profond que les siècles y stationnent
où des avions d’argent ont des murmures d’insecte
où tes pupilles tracent des rayons légers
amour d’un seul été
et de simple gaîté
qu’aucun hiver, oncques froidure,
sans pâleur ni blessure
ne troublent ton rire clair !